Les ventes de passoires thermiques résistent à la hausse des taux

Alrick Gillet

11/13/2023

Les passoires thermiques sont les fameux logements dont la performance énergétique est très faible. On appel passoires thermiques les biens classés F ou G sur l'échelle du diagnostic de performance énergétique (DPE). Bien que bientôt interdits à la location, leurs ventes ne semblent pas souffrir comme le reste du marché. En effet on enregistre une hausse de leur part de 7 points dans l'ancien entre le 2e trimestre 2021 et le 2e trimestre 2023.

Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, les passoires thermiques sont généralement subissent une décote comparée aux bien plus performants, et pour cause on exclu de fait une partie des acquéreurs : les investisseurs qui auraient pour objectif de les mettre en location par la suite, les frais d'améliorations de la note étant bien souvent trop élevés pour s'y retrouver en terme de rentabilité. L'ADEME estime en moyenne à 16 000€ le montant moyen nécessaires pour gagner une classe sur le DPE pour une maison individuelle. On évince aussi tout les potentiels acquéreurs pour qui les travaux sont rédhibitoires.

La hausse des taux d'intérêt ayant rendu l'achat immobilier plus compliqué pour une bonne partie des acquéreurs potentiels, ces derniers dont l'objectif est d'habiter le bien, préfèrent être propriétaire d'un bien énergivore qu'être locataire : il faudra bien sûr faire attention à ce que la décote soit suffisante pour absorber les dépenses d'énergies superflues et espérer ne pas trop perdre à la revente car on imagine aisément que plus le temps va passer plus ces biens vont perdre en valeur.

On observe cependant dans certaines villes, des prix à la hausse pour ces biens : anciens, ces biens sont souvent dans des bâtiments d'époque, en pierre de taille, de style haussmannien ou autre et le charme et le standing suffit alors à justifier qu'il n'y ai pas de décote.

La résistance des ventes de passoires thermiques reste pour moi un peu paradoxal. Ces logements sont certes plus attractifs mais bien plus coûteux à l'usage, l'entretien en est souvent d'autant plus difficile et couteux, mais il y a fort à parier que ça dure aussi longtemps que durera la hausse des taux.